Simplicité Naturelle
Éloge de la Simplicité Naturelle
Simplicité est synonyme de Clarté et aussi de Naturel.
Simplicité, Clarté, Naturel: Un seul Concept en trois Aspects.
Seuls un Penser et un Ressentir simples et naturels
peuvent nous offrir la Clarté!
"Il faut qu'Il croisse et que je diminue..."
La
décroissance dont, à juste titre, l’on parle beaucoup en cette époque d’
épuisement des ressources et de
surpopulation galopante, peut se traduire, dans la vie personnelle, par le choix de la
Simplicité naturelle, historiquement dite aussi
«Simplicité volontaire».
À ce moment-là, dans la Parole:
«Il faut qu'Il croisse et que je diminue...»
le "Il" peut aussi se référer au "Soi" - le Noyau - en l'être humain, tandis que le "je" évoque ici son ego, simple reflet du "Il", lequel est, en fait, le véritable "Je".
L’expression
«Simplicité volontaire» est, toutefois, un tantinet redondante, car, en vérité, il ne peut être de
Simplicité que volontaire; sinon elle ne serait pas authentique; sinon elle ne serait pas la
Simplicité. C’est une démarche tout d’abord
personnelle, mais qui entraîne, tout naturellement, ensuite, des
actions communes.
L’expression
«Simplicité naturelle» est, en fait, elle-même aussi légèrement redondante, car, en réalité, il ne saurait y avoir de Simplicité en dehors du Naturel, mais elle a le mérite de mieux faire comprendre au grand public de quel genre de Simplicité (laquelle n’a rien à voir avec le «simplisme»!) il s’agit précisément ici.
La décroissance ou la mort
«Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.»
- Kenneth Boulding -
Devant les problèmes grandissants qui affectent la planète Terre, la
«décroissance» - bien que nombre de politiciens soient loin de l’avoir compris - n’est pas une option parmi d’autres, elle est indispensable, car ainsi qu’a averti René Dumont, dans les années soixante-dix, c’est maintenant
«L’Utopie ou la mort»! À l’évidence,
nous ne pouvons imposer à une planète fermée sur elle-même et limitée, donc, elle, non croissante, la Terre, une croissance illimitée. Une planète comme la Terre, à l’échelle d’une vie humaine, cela ne grandit pas! Or, une telle «croissance» économique repose sur une utilisation toujours plus grande des
ressources intrinsèques – donc du
capital - de la planète et elle engendre des
déchets toujours plus abondants; or déjà nous dépassons la capacité de production de la Terre; nous consommons l’
Arbre de la Terre au lieu de nous contenter de ses
fruits. Et lorsqu’il n’y aura plus d’Arbre, il n’y aura plus, non plus, de fruits à manger…
Pourtant, la Leçon de l'Arbre est magnifique:
«Plus vous voulez vous élever, plus il faut avoir les pieds sur terre. Chaque arbre vous le dit.»
(Michel Tournier «La fugue du petit Poucet»).
Au rythme actuel, par habitant, si tous les Terriens vivaient comme eux, les Américains consommeraient sept planètes, les Français trois, et pourtant … nous n’en avons qu’une! Et ceux qui veulent savoir combien ils en consomment peuvent aller mesurer leur
empreinte écologique…
La planète, tout comme notre corps, est confrontée à de multiples substances chimiques de synthèse, initialement inexistantes dans le milieu naturel, agissant comme autant de poisons, dues à l’«in{ter}vention» humaine, mais pour lesquelles Dame Nature, de par son genre, ne dispose pas de ressources suffisantes et adéquates pour parvenir à les métaboliser. Résultat:
l’équilibre de la planète tel que nous le connaissons et tel que nous en avons besoin pour notre survie se trouve, à très court terme, gravement menacé.
Combien de temps encore avant que les
désastres ne surviennent?: Cent ans, cinquante ans, vingt ans, dix ans, cinq ans? Moins? Ouragans et tremblements de terre nous rappellent, maintenant, toujours plus, à un rythme accéléré, la fragilité de la vie sur Terre...
La plupart des gens voient l’arrivée des catastrophes dans un nébuleux lointain, alors que, déjà, directement ou indirectement, de nombreux êtres humains sont touchés dans leur vie.
Et que fait-on devant cette perspective? Ceux qui, à cause de leur argent, peuvent se le permettre consomment de plus en plus (exemple: Américains), ceux qui ne le peuvent pas (exemples: Chinois, Indiens, Africains) aspirent à y parvenir au plus tôt. Et les gouvernements, en cela unanimes, poussent la machine à plein régime, avec le dogme économique – pire qu’un dogme religieux! - selon lequel «il faut bien maintenir une croissance continue pour parvenir à créer des emplois et supporter une constante augmentation de la consommation ainsi que payer les retraites!».
La décroissance: choisie ou imposée?
En fait, nous nous trouvons à la
croisée des chemins. Pour celles et ceux qui ont conservé une certaine
lucidité, il est clair qu’une humanité en constant accroissement atteindra bientôt d’infranchissables limites dans notre utilisation des ressources non infinies de la planète. La croyance dans les pouvoirs de la science et de la technologie à indéfiniment reculer les limites de la consommation n’est qu’un dangereux narcotique. Bientôt beaucoup d'yeux obstinément maintenus fermés s’ouvriront de force.
Les limites de la planète sont à nos portes et leurs conséquences bientôt inévitables; la seule incertitude qui demeure se trouve dans l’
ordre de leur apparition.
Qu’est-ce qui va "craquer" en premier? Les
catastrophes climatiques? La progressive
déplétion du pétrole? La révolution des pauvres en révolte contre les riches? (Voir les tentatives d'infiltration des pays riches toujours plus réitérées...) Une pandémie mondiale (grippe aviaire?)? D’autres catastrophes encore imprévues? Difficile à dire…
"Alliés" aux pertrubations d'origine humaine, les
bouleversements climatiques vont-ils transformer nos pays en
déserts en
banquises, ou bien en
marécages?
La
Nature, inexorablement envahie par des organismes génétiquement modifiés (OGM), va-t-elle voir être sabordées les cultures millénaires qui assurent l’essentiel de notre approvisionnement en nourriture et faire disparaître jusqu’au concept même d’
Agriculture Biologique? Les peuples du tiers monde, par comparaison avec le Nord, de mieux en mieux informés de leur croissant appauvrissement, vont-ils décider, comme dans le roman
«Le camp des saints», de se faire eux-mêmes justice et d’envahir l’Occident?
Certes, si rien n’est fait, et rapidement, va arriver le moment où il sera devenu indispensable d’agir. Devant les grandes catastrophes, les gouvernements n’auront pas le choix et ne pourront plus continuer à tergiverser. Mais il sera déjà trop tard. Vers quel type de société nous achemineront-ils alors? Probablement vers des sociétés
autoritaires, voire même dictatoriales, où l’on imposera, pour des raisons sécuritaires et de pénurie, des mesures draconiennes à la majorité {trop} silencieuse…
Mais, encore plus préoccupant que le bruit des bottes... y aurait-il le silence de nos pantoufles...!?!
Émergence de nouveaux citoyens {plus} conscients
Heureusement, au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest, des êtres véritablement
humains commencent à se rendre compte que, globalement, nous faisons fausse route, que la fausse «mondialisation», présentée comme désirable et même inéluctable, mène directement à la catastrophe. Ils ont aussi compris qu’il n’y a plus grand chose à attendre des gouvernements compromis et trop souvent asservis au pouvoir de l’argent. Les ainsi-dénommées «démocraties» occidentales sont de moins en moins «démocratiques». Un seul exemple: Quand les citoyens ont-ils été consultés lorsqu’il s’est agi, sous le fallacieux prétexte de la soi-disant existence d’«armes de destruction massive», toujours pas trouvées après des années d’occupation du pays, d’envoyer des soldats bombarder l’Irak?
Avant de laisser les aliments issus d’organismes génétiquement modifiés envahir les rayons des supermarchés et les assiettes des consommateurs? Avant de changer les règles de la retraite? Avant de brader la sécurité sociale? En fait, avant de prendre toutes ces décisions qui touchent directement la vie quotidienne des citoyens?
Et la population accepte la situation parce qu’elle s’est laissée subvertir par la puissante machine idéologique du capitalisme libéral triomphant, avec ses médias, ses «stars» en tous genres, qui l’entraînent dans leur sillage, les amusements qu’elle dispense («Panem et circenses»), les crédits (qui ne lui coûtent pas cher!) qu’elle rend accessibles, la consommation qu’elle permet. «Panem et circenses», encore «Du pain et des jeux», rien de nouveau sous le Soleil, c’est ainsi que le peuple se laisse acheter.
Le plus grand danger qui menace actuellement les êtres humains «ordinaires» est l’
inertie, la passivité, le laisser-faire...
La mondialisation est présentée comme une inévitable destination, l’on affirme au peuple qu’après l’échec du communisme – lequel a manifesté, à la face du monde, son caractère pernicieux -, l’économie de marché libre-échangiste demeure l’unique voie possible. Mais le libre-échang{ism}e ne profite qu’aux riches, à qui il permet de s’enrichir encore plus.
Il y a pourtant
d’autres voies d’action qui permettraient de progresser vers une société véritablement «vertueuse», une société vraiment
écologique, en laquelle les êtres humains vivraient enfin
en Harmonie entre eux et avec la Nature. En somme, il s’agit d’abolir la soumission aveugle aux intellectualistes technocrates dominateurs pour parvenir à une société qui favoriserait le véritable
Bien-Être de tous ses membres. Mais est-ce encore possible?
Que faut-il faire?
Une société désirable est, sans doute, une société où tous peuvent convenablement vivre, dans de petites communautés pratiquant l’
entraide, en sachant que leurs enfants, eux aussi, pourront, plus tard, à leur tour, harmonieusement y vivre.
Que chacun doit-il faire, au moins pour lui-même se protéger, ainsi que les siens?
1)
Se libérer du faux système: À chacun d’individuellement prendre les moyens de lui-même se sortir de ses chaînes d’esclave de l’hyperconsommation, de l’«obligation» - génératrice de stress - de gagner beaucoup d’argent et de la fatigue génératrice d'hébétude qui en résulte. La
Simplicité {naturelle} est une voie qui permet de retrouver le «temps de vivre» et donc aussi d’
agir.
2)
S’unir, parce que l’union fait la Force et que seule l’Union permet de créer une œuvre achevée, autrement inaccessible au seul individu. Cela permet donc de faire
beaucoup plus avec bien moins: en développant des communautés fraternelles locales, l’on se donne la possibilité de réaliser des œuvres qui permettent de
vivre mieux à moindre coût et répondent davantage à l’intégralité des besoins de la communauté et de l’individu.
3) Mettre en œuvre - à l'opposé de l'actuelle "logique de mort", exclusivement intellectuelle, détruisant toujours plus le Vivant sur Terre - des projets, basés sur une
«Logique de Vie», où le Vivant soit placé au centre de tout.
La Simplicité {naturelle}
D’un point de vue historique, l’on peut dire que la
Simplicité naturelle s’est, tout d’abord, appelée
«Simplicité volontaire». Cette expression de «Simplicité volontaire» a été popularisée aux États-Unis par Duane Elgin dans son livre
«Volontary Simplicity», publié en 1981; Elgin attribuait la paternité du concept à Richard Gregg, un adepte de Gandhi, qui, en 1936, avait déjà écrit un article portant aussi ce titre.
La Simplicité, volontairement assumée (sinon ce n’est plus de la Simplicité mais un état subi!), c’est déjà très bon pour la Santé. Dans les pays industrialisés, nombre de problèmes de santé viennent de la
surconsommation. Il est déjà bien connu que
«l’être humain creuse sa tombe avec ses dents» . La quête de la Santé doit donc nécessairement conduire les candidats à la Santé Parfaite à un style de vie beaucoup plus
sobre.
À ce sujet Serge Mongeau, moderne apôtre de la Simplicité volontaire, dans son livre
«La Simplicité volontaire», écrit justement:
«La simplicité n’est pas la pauvreté; c’est un dépouillement qui laisse plus de place à l’esprit, à la conscience; c’est un état d’esprit qui convie à apprécier, à savourer, à rechercher la qualité; c’est une renonciation aux artefacts qui alourdissent, gênent et empêchent d’aller au bout de ses possibilités.»
Dans une réédition augmentée de 1998, allant beaucoup plus loin dans la démarche, il écrit:
«Aujourd’hui, je me rends compte que la voie de la simplicité volontaire ne constitue pas seulement le meilleur chemin pour la santé de ceux qui l’empruntent, mais qu’elle est sans doute l’unique espoir pour l’avenir de l’humanité.»
«Voyez en vous-mêmes!»
La voie de la
Simplicité naturelle commence par une démarche personnelle d’examen intérieur: il s’agit pour chacun de
découvrir qui il est et de
reconnaître ses véritables besoins.
Par le mot «besoins» il ne faut pas seulement comprendre les besoins physiques de base, mais aussi les besoins sociaux, affectifs et même métaphysiques.Qu’est-ce qui me permet de m’épanouir pleinement, dans toutes mes Facultés? Dans un monde d’abondance, cela signifie qu’il faut choisir, non plus sous l’influence de la mode, des médias, de la publicité ou du regard des autres, mais uniquement à l’écoute de sa voix intérieure, en fonction de ses authentiques besoins.
Par définition, choisir signifie prendre quelque chose et laisser autre chose de côté. Lorsque l’on commence à choisir, l’on consomme moins; et l’on a moins besoin d’argent pour vivre. L’on peut donc moins travailler et, avec la disponibilité ainsi accrue, faire tout ce qui est essentiel à notre épanouissement: réfléchir, parler avec nos proches, manifester notre compassion, s’aimer, jouer ... et aussi répondre par soi-même à une partie de ces besoins que nous comblons de plus en plus souvent par des achats, ce qui nous rend toujours plus dépendants.
Prendre le temps de vivre, c’est prendre le temps de penser, c’est arrêter le temps, c’est vivre au présent. Lorsque l’on vit au pas de course, dans le stress, l’on ne voit pas passer les jours, les semaines, les mois, les années, l’on se laisse ballotter, entraîner par les circonstances et par la volonté des autres.
Retrouver de la disponibilité, c’est reprendre le contrôle de sa vie, ce qui permet de véritablement se libérer, d’aller, en dehors des effets de mode, au-delà de l’information superficielle. Façonner sa vie, la vivre comme l’on veut la vivre. Et aussi ne pas demeurer spectateur mais descendre soi-même dans l’arène, autrement dit:
s’engager.
Car lorsque l’on réfléchit, que l’on s’informe de ce qui se passe et que l’on ouvre les yeux, l’on ne peut pas, sans rien faire, accepter tout ce qui se passe d’affreux dans ce monde et l’on essaye alors de
changer les choses.
La Simplicité naturelle – ou la Simplicité «tout court» - est un bon moyen pour cela. Dans un monde fondé sur le matérialisme et l’égoïsme g&néralisé, c’est un refus de l’aveugle course à la consommation frénétique, c’est le cheminement vers un assouvissement
minimal des besoins de base, à partir d’une information de valeur, en toute responsabilité; c’est un refus du système capitaliste mondialiste néo-libéral, lequel, en donnant livre cours à tous les égoïsmes, est en train de détruire la planète.
C’est là une démarche difficile aujourd’hui, car nous vivons dans un monde piégé, peuplé de vautours, qui cherchent à exploiter le petit peuple pour leur profit personnel.
La plupart des êtres humains, du fait de leur soumission à la pensée unique, sont tombés dans le piège de la consommation et ont, de ce fait, perdu la maîtrise de leurs vies. La Simplicité naturelle apparaît comme un Chemin fondamental pour arriver à se libérer.
Nous ne pouvons, toutefois, pas nous libérer tout seuls. Nous sommes des êtres qui ont besoin les uns des autres et nous ne pouvons constamment aller à contre-courant. Nous avons besoin de l’acceptation et même de la reconnaissance des autres, nous éprouvons, à certains moments, le besoin du soutien de notre communauté.
Pour vivre convenablement, nous avons besoin des autres et de tout ce qu’ils peuvent faire pour nous. Pour notre survie sur cette planète, nous avons besoin d’entreprendre des actions collectives porteuses de sens. Adopter la
Simplicité naturelle, cela peut apporter un relatif et temporaire retrait du monde, mais cela ne sera jamais dans le but de tirer son épingle du jeu pour égoïstement jouir de la vie.
Nous ne pouvons pas évoluer en demeurant complètement et définitivement hors du monde. Personne ne peut faire sa petite vie tout seul en se moquant du reste du monde: la pollution, les bouleversements climatiques (parfois mal appelés «perturbations climatiques»), la déplétion du pétrole, les chemtrails, la violence ... le rejoignent partout, ou, à tous moments, sont susceptibles de le faire.
L’importance stratégique de la Simplicité naturelle
L’on arrive à la
Simplicité naturelle pour différentes raisons, mais l’on s’y retrouve vite sur le même chemin. D’après ce que les êtres humains racontent, ils s’engagent sur le chemin de la
Simplicité naturelle pour l’un ou l’autre ou plusieurs des motifs suivants:
- parce que leur situation financière est sans issue, qu’ils n’arrivent pas à rejoindre les deux bouts;
- parce qu’ils voient leur vie passer en coup de vent, n’ayant pas de disponibilité pour prendre conscience de ce qu’ils vivent, pour vivre vraiment leur vie et faire ce qui pourrait réellement lui donner un sens;
- parce qu’ils se préoccupent de l’environnement et qu’ils prennent conscience du gaspillage éhonté qu’entraîne le mode de vie encore dominant (pour combien de temps ?) en Occident;
- parce qu’ils sentent le vide de leur vie uniquement axée sur la consommation, mais qui ne laisse aucune place à une évolution personnelle;
- parce qu’ils prennent conscience des incroyables disparités qui caractérisent ce monde dans lequel certains s’asphyxient de pléthore et de superflu, alors que d’autres, ailleurs, manquent cruellement de l’indispensable.
Allant de pair avec la
prise de conscience écologique, la
Simplicité naturelle trouve une adhésion toujours plus grande chez des êtres humains devenant toujours plus conscients.
Au fait, aujourd'hui, pour la
Survie de la planète et de l'humanité, y a-t-il encore un autre chemin que celui-ci?