La déplétion du pétrole
Cher pétrole!
«La gloire {posthume} de l’huile»
ou
L’après-pétrole a-t-il encore un avenir?
«Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.»
- Kenneth Boulding –
Le monde du pétrole
Depuis un siècle l’on peut dire qu’en matière d’«huile de pierre» (sens du mot «pétrole» dérivé du latin «petra» [«pierre»] et de «oliva/olea» [«huile»], le mot «oliva» ayant aussi donné «olive») «tout baigne dans l’huile».
La gloire du pétrole, au moment où cet article est rédigé, atteint son pic maximal; le pétrole – l’huile de pierre – est au faîte (maximum de la production/consommation) de sa gloire…
Oui mais, pour combien de temps encore?, car aussi vrai que «la roche (encore une pierre!) tarpéienne est près du capitole», le fait d’être au faîte implique inéluctablement une douloureuse retombée…
La civilisation mondiale industrielle du pétrole commence maintenant (entre 2005 et 2010) son déclin… Celui-ci, au départ assez lent, va, à partir d’un certain stade, rapidement se précipiter. Il est inéluctable, car il n’y a plus, maintenant, de réelles solutions de rechange qui puissent être mises en place suffisamment rapidement pour éviter l’effondrement.
Ce qui était encore possible, il y a trente ans et plus, au moment où des René Dumont, Jean-Yves Cousteau, Günther Schwab et autres Jean Choisel tiraient la sonnette d’alarme et ne furent pas écoutés, ne l’est plus.
Le pétrole représente 40 pour cent de la consommation de l’énergie mondiale et 90 pour cent de celle des transports. Pas difficile de concevoir ce que peut signifier un monde brutalement à sec de pétrole…
Comment se présentent les choses à l’heure d’aujourd’hui?
Il est maintenant possible de voir, maintenant, la fin de l’«homo petrol{ic}us» arriver à grand pas…
Comment la rupture va-t-elle se produire?
Au tableau de bord du vaisseau «Terre» de nombreux paramètres sont déjà à l’orange ou même au rouge et certains ont déjà commencé à dangereusement clignoter…
Parmi ceux-là il y a, bien sûr, les mystérieux bouleversements climatiques... Dans ce qu'il est convenu d'appeler l'"effet de serre" la combustion du pétrole se taille, bien sûr, la part du lion.
Mais avant même que le changement climatique ne vire à la catastrophe, un – pour le moment – encore plus danger risque de se faire sentir, de façon décisive, encore plus tôt et ce danger c’est celui de la déplétion du pétrole…
La progressive rupture des stocks risquerait bien, en effet, selon les plus "pessimistes" (ou "réalistes"?), d'entraîner un «collapsus civilisationnel» survenant en plusieurs étapes.
La déplétion du pétrole
«Mon père chevauchait un chameau. Je conduis une voiture.
Mon fils vole en jet.
Son fils chevauchera un chameau».
- Proverbe (ou «prophétie»?) saoudien(ne) contemporain(e) –
Le mot «déplétion», dans le domaine pétrolier, est le terme scientifique technique utilisé pour signifier la baisse de production suivant inévitablement le pic pétrolier.
Quant à savoir ce que signifie le «pic pétrolier», l’encyclopédie libre «Wikipédia» l'explique:
Pic pétrolier
Définition extraite d'un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre:
«Le pic pétrolier désigne le maximum historique de production pétrolière, aussi bien pour un gisement, une zone ou un pays, que pour le monde. Après ce maximum, les conditions d'exploitation font que, bien que les réserves soient abondantes, la production ne fera que décroître. Le terme désigne également la crise prévisible découlant de l'épuisement des ressources pétrolières mondiales. On entend fréquemment le terme anglophone peak-oil, mais il s'agit en fait d'une application particulière de la loi plus générale dite du Pic de Hubbert.»
Les experts les plus optimistes (les gouvernements états-uniens et des pays de l'OPEP, les compagnies pétrolières) évaluent publiquement qu'elle surviendrait vers 2030. La croissance économique rapide de la Chine incite à avancer cette date au rythme actuel à 2010.
La courbe de Hubbert prédit la production de pétrole en fonction du temps.
Les appels de plus en plus pressants de scientifiques à préparer nos infrastructures pour l'après-pic pétrolier sont pour l'instant peu entendus, les solutions essentiellement pressenties sont le recours accru aux énergies renouvelables et à l'énergie nucléaire, et aux économies d'énergie, ce qui recoupe les préoccupations liées à l'effet de serre, mais une autre piste explorée, l'usage des hydrates de méthane présenterait des problèmes très importants en matière d'effet de serre.» (Encyclopédie libre Wikipédia)
Nous voyons donc que la «courbe de Hubbert» est une sorte de «courbe de Gauss» appliquée au cas particulier de la production du pétrole…
Introduction à la déplétion du pétrole
L'avis des économistes optimistes
Beaucoup s’imaginent que, si tout n'est pas rose, tout ne va pas si mal…
Ils croient encore que la société, au cours des années à venir, va beaucoup ressembler à celle actuellement connue… Comme aujourd'hui, mais avec des véhicules, des machines, des ordinateurs toujours plus puissants…
Ils croient encore que la société progresse très vite et que, si, grâce au «progrès technique» nous sommes censés beaucoup mieux vivre que nos grands-parents, nos petits enfants devraient, quant à eux, grâce à ce même «progrès», vivre dans un vrai petit paradis sur Terre…
(...)
Beaucoup supposent qu'il y a encore assez de réserves pour 30, 40, 50 ans ou même plus et que l’on aurait tort de se faire du «mouron» maintenant. Mais, en réalité, qu'en est-il?
La réponse à cette question dépend, en fait, de celui à qui on la pose. Pour de nombreux économistes, il n'y a pas vraiment de problème fondamental. De leur point de vue, bien sûr, des prix élevés sont mauvais pour l'économie, mais ils permettent d'exploiter des gisements qui, pour l'instant, ne sont pas rentables et cela stimule la recherche dans des sources d'énergie alternative. Certains pensent même que les ressources sont virtuellement illimitées, et que la recherche et la loi du marché sont capables de faire croître les réserves plus rapidement que les dépenses.
La Terre n’est pas une bulle extensible!
Ces nombreux «économistes», sous l'emprise de leur formation quasi-exclusivement intellectuelle et dont le cerveau marche si bien sont – chose difficilement croyable! - des adeptes de la «croissance» illimitée sur une Terre qui, par définition, est, pourtant, elle, limitée. Certains écologistes leur ont même donné un nom: ils les appellent les «économistes de la Terre plate». Plate mais quand même, pour eux, infinie! Pour ces personnes, la «loi du marché» est une vraie loi, au même niveau que les lois de la physique, et elle est capable de résoudre à elle seule tous les problèmes que peut rencontrer la société. Ils pensent que tout peut se marchander, y compris l'énergie à laquelle ils attribuent la même valeur que les différentes matières premières, en négligeant de considérer quelle est, en fait, la condition sine qua non pour l'obtention d'autres ressources (en y incluant l'énergie elle même). Ils s’imaginent que l'économie "crée des richesses", alors qu'elle ne fait que transformer les matières premières et que, sans énergie, il n'y a tout simplement plus d'économie du tout!
Lorsque des économistes discourent dans les médias et qu'entre autres sujets (la «conjoncture», le chômage, les conflits sociaux, le prix des matières premières, les délocalisations, etc.), ils évoquent les difficultés que font peser sur l'économie le prix du pétrole, ils raisonnent «à côté de la plaque».
En effet, le pétrole n'est pas un problème parmi d’autres, que doit affronter l’humanité; le pétrole – ou plutôt l’absence de pétrole - devient maintenant, pour tous, sur toute la surface de la Terre, le problème.
Dans un article paru dans le journal «Le Monde» du 1er Avril 2004 (ce qui n’est pourtant pas un «poisson d’Avril»!), le député français vert Yves Cochet (l’un des rares à s’inquiéter de la déplétion du pétrole) présente ainsi ce problème:
«Dans quelques années, la production mondiale de pétrole conventionnel déclinera tandis que la demande mondiale ne cesse de croître. Le choc résultant de cette famine pétrolière structurelle est inévitable, tant sont importantes la dépendance de nos économies au pétrole bon marché et l’impossibilité concomitante de les en sevrer rapidement.
Nous pouvons seulement espérer amortir ce choc, à condition que cette perspective proche devienne dès aujourd’hui le repère unique d’une mobilisation générale de nos sociétés, imposant des conséquences drastiques dans tous les secteurs sous peine de chaos. Cette anticipation est fondée sur la méthode du géologue américain King Hubbert, qui avait prédit, en 1956, le pic de la production pétrolière domestique aux États-Unis pour 1970. Ce qui fut exactement observé.
La transposition de la méthode d’Hubbert à d’autres pays a donné des résultats prédictifs similaires: aujourd’hui, tous les champs pétrolifères géants — les seuls qui comptent — voient leur production décroître, sauf dans le “triangle noir” Irak-Iran-Arabie Saoudite.
Le pic d’Hubbert de ce Moyen-Orient pétrolier devrait être atteint autour de 2010, selon la reprise plus ou moins tardive de la pleine production irakienne et selon le taux de croissance de la demande chinoise.
Les secteurs les plus touchés par la hausse continue des cours du pétrole brut seront d’abord l’aviation et l’agriculture productiviste, dont les prix du kérosène pour l’une et ceux des fertilisants azotés ainsi que du gazole pour l’autre sont assez directement liés au prix du brut.
(…) Puis, les transports terrestres, le tourisme, la pétro{léo}chimie et l’industrie automobile subiront les effets dépressifs de la diminution de la quantité de pétrole (déplétion). Jusqu’à quel point cette situation conduira-t-elle à une récession générale? Nul ne le sait, mais l’aveuglement des politiques et le panurgisme panique coutumier des marchés peuvent laisser craindre le pire.
Cette "prophétie" certaine est universellement ignorée, déniée ou sous-estimée. Rares sont ceux qui mesurent exactement l’imminence et l’ampleur de son avènement.
Michael Meacher, ancien ministre de l’environnement du Royaume-Uni (1997-2003), écrivait récemment dans le Financial Time qu’à défaut d’une prise de conscience générale et de décisions planétaires immédiates de changements radicaux en matière d’énergie, “la civilisation affrontera le plus aigu et sans doute le plus violent bouleversement de l’histoire récente”. (…)
La crise du pétrole - L'avis des géologues et techniciens
Mais il n’y a pas que les «économistes» à avoir un avis sur le sujet, il y a aussi les autres. Il y a les géologues, bien sûr, mais également les techniciens qui - c'est le cas de dire! -, les mains dans le cambouis, exploitent les champs pétrolifères. Ils ont une vision plutôt différente de la vision rose bonbon des «économistes de la croissance illimitée».
Le Pic de Hubbert
Tout d'abord, il faut souligner que la prévision classique «il reste assez de pétrole pour tant d'années» est faite en supposant que la consommation reste constante. Malheureusement, c'est très loin d'être le cas. Ces dernières années, de nouveaux très gros consommateurs - les deux principaux étant la Chine et l'Inde - sont apparus sur le marché international et, en bons néo-capitalistes, consomment du précieux liquide noir autant qu'ils peuvent.
Comme toutes les ressources finies, la production de pétrole a commencé et finira à zéro. Ce cycle naturel s’inscrit dans une Loi régissant aussi des cycles plus vastes: La Loi des Cycles. Entre ces deux extrêmes, la production passe nécessairement par un maximum. L’on appelle ce maximum le «pic de Hubbert», du nom du géologue qui, le premier – honneur lui soit rendu pour cela! -, l'a calculé. Il se produit approximativement quand la moitié du pétrole disponible a été extraite, et tout donne à penser que ce pic est imminent, voire même déjà atteint.
En 1956, le géologue King Hubbert a donc prédit que la production de pétrole aux USA atteindrait son maximum aux alentours de 1970 avant de commencer à décroître. Évidemment, comme d’habitude, tout le monde l'a tourné en ridicule. Et, pourtant, comme souvent pour les pionniers, il avait raison et c’est bien ce qui s’est passé: depuis 1971, aux USA, la production de brut ne cesse de diminuer. Bien sûr, ce phénomène n'est pas propre aux États-Unis mais est commun à toutes les régions productrices. Seule la date diffère. À l'heure actuelle, la plupart des pays ont atteint ou dépassé leur pic de production. Les seuls pays ne l'ayant pas encore atteint se trouvent au Moyen Orient.
Maintenant, si l’on passe à l’échelle de la Terre tout entière et si l'on considère la production mondiale dans son ensemble, il est évident le même phénomène doit logiquement se produire. Selon le site de l'ASPO (Association for the Study of the Peak Oil) [Association pour l’Étude du Pic du Pétrole], l'époque la plus probable est l'année 2006 ou 2007... Plutôt proche, non?
Le site en français: http://www.oleocene.org/ fait écho au site anglophone de l’ASPO et fournit, lui aussi, de nombreuses informations.
Les conséquences: Cher pétrole!
Quelles seront les conséquences? Incommensurables…
Une fois le pic atteint, la production ne peut que chuter, ce qui signifie, au bout de quelques années, une explosion des prix.
Actuellement, survient déjà une crise pétrolière si la production est inférieure ne serait-ce qu’un demi pour cent à la demande, mais cette crise-là sera bien plus sévère! Bien sûr, il restera encore du pétrole pour quelques années, mais il sera cher, et même très cher. Et les prix ne feront que monter... monter… monter…
La fin prévisible de la «globalisation».
Plus concrètement, l'explosion des prix du brut signifie, entre autres choses, la fin de la «globalisation» des échanges. L’on entend, par là, le fait de considérer la Terre entière comme un seul marché où s’applique, de façon uniforme, la loi de l’offre et de la demande.
Plus aucune entreprise n'ira faire fabriquer des chaussettes à 2 centimes la paire à Taiwan si le prix du pétrole flambe. C’est le bon côté de la chose, car ces emplois pourraient revenir là où ils se trouvaient à l’origine. Toutefois, cela signifie aussi un considérable bouleversement de l'économie, qui aura le plus grand mal à s'adapter. Cela signifie aussi que nombre de produits «exotiques» redeviendront, comme autrefois, des «produits de luxe» (par exemple, sans parler du tabac, les bananes, les oranges et le cacao/chocolat pour les européens), et – «à toute chose malheur est bon!» dit le proverbe - ça aussi ce sera une bonne chose! (...)
En bref:
Sachant:
- que les derniers champs géants de pétrole ont été découverts dans les années soixante (ceux que l’on découvre maintenant sont bien plus petits à côté),
- que les champs géants d'Arabie Saoudite sont vieux de 60 ans, et devraient, eux aussi, bientôt commencer à décliner,
- que les réserves des pays membres de l'OPEP ont été artificiellement gonflées dans les années 1980 suite à la «guerre des quotas», qui favorisait les pays possédant les plus grandes réserves, et que les réserves véritables sont donc inférieures à celles officiellement annoncées,
- qu'il faut trouver le pétrole avant de le consommer et que, depuis 1980, la consommation dépasse les réserves découvertes (présentement, nous dépensons quatre barils de pétrole pour chaque baril découvert),
- que la fusion nucléaire ne sera pas maîtrisée avant une cinquantaine d'années au moins et que la fameuse «fusion froide» reste encore très hypothétique,
- que le gaz naturel commence, lui aussi, déjà à manquer en Amérique du Nord et qu’il ne peut donc pas constituer une alternative viable,
- que la plupart des énergies alternatives sont, en fait, en partie, rendues viables grâce à l'existence d'un pétrole bon marché (par exemple, il faut beaucoup d'énergie pour extraire le charbon et acheminer le minerai),
- que le prix actuel du baril de brut est (en 2005) déjà aux alentours de 75 $ ...,
peut-être est-il temps de commencer à sérieusement s'inquiéter…
Après tout, la crise de 1929 et les deux derniers chocs pétroliers n'étaient déjà pas des événements particulièrement réjouissants. Il y a naturellement quelques incorrigibles «optimistes» (mais qui seraient, peut-être plutôt des inconscients) qui prétendent que la situation est totalement différente, et que nous n'avons rien à craindre avant une quinzaine d'années supplémentaires (ce qui nous mènerait aux alentours de 2023). Si la seule différence entre les pessimistes - ou plutôt les réalistes - et les optimistes – ou plutôt les inconscients - est seulement d’une quinzaine d'années, c'est, là aussi, plutôt inquiétant.
Pour ceux qui seraient encore sceptiques quant à l'importance des effets générés par la pénurie de pétrole, qu’ils se souviennent des grèves des routiers (et aussi de celles des pêcheurs). Le pays a été partiellement paralysé, parce que le prix (hors taxes!) du pétrole était trop élevé. L’on parle ici de centimes. Imaginons ce qu'un prix à la pompe doublé, triplé, voire plus, engendrera...!
Et les politiciens?
Les politiciens «connaissent», bien sûr, la déplétion du pétrole – tout au moins ils en ont entendu parler. Qu'ils y croient ou pas est, par contre, une autre affaire. Malheureusement, les compagnies pétrolières sont un puissant lobby, et les décisions gouvernementales, prises depuis lors, suggèrent que le danger n'a pas été reconnu.
Cela ne signifie pas pour autant que les «citoyens de base» doivent renoncer à interpeller les différents pouvoirs en place. Arrivera un moment où chacun sera forcé de reconnaître la déplétion du pétrole. Si vous n'avez jamais entendu parler de ce problème, vous ne vous en rendrez probablement pas compte jusqu'à ce que les journaux télévisés ne vous informent enfin, après une panne de courant de plusieurs heures, que le monde fait face à une crise. Si vous en avez entendu parler mais que vous n'y croyez pas, un déclic retentira dans votre tête le jour où vous entendrez que la production de pétrole est en déclin pour la énième année consécutive. Il est important de harceler les politiciens mais aussi les chefs religieux – dont certains sont réceptifs à de tels messages écologiques -, les grands et petits médias etc., même si au début ils se moquent de nos arguments.
La «Bio» a été raillée pendant des décennies; maintenant, presque tout le monde reconnaît qu’elle est incontournable et que, si la vie doit perdurer sur Terre, c’est vers cela qu’il faut pourtant aller… Il en sera de même avec la déplétion du pétrole.
Nécessité d’une éducation hautement écologique
Les jeunes sont souvent plus ouverts aux nouvelles idées soulignant l’indispensabilité du changement de comportement que leurs aînés. Les personnes plus âgées sont – c’est bien connu, rigidité mentale "aidant" - moins prêtes au changement, moins prêtes à accepter les besoins d'un changement, parce qu’elles n’ont pas envie de changer, et aussi parce qu'elles se souviennent des années 70 et comment, alors, «chacun prédisait le désastre sans qu’il ne soit rien arrivé d’aussi grave».
Il y a aussi le sentiment que même si cela arrive, alors cela ne les concerne pas, parce qu’à ce moment-là elles ne seront plus de ce monde depuis longtemps. «Après moi, le déluge!»
Discuter de la déplétion du pétrole avec une classe d'écoliers ou d'étudiants peut s'avérer plus utile. Ils sont souvent, de toutes façons, intéressés par les questions environnementales, et la déplétion du pétrole est probablement plus imminente que le bouleversement du climat. De la même manière que l'un des plus efficaces moyens de pousser un adulte à arrêter de fumer est d'amener ses enfants à le harceler, rendre conscients et intéressés les plus jeunes de la déplétion du pétrole est un pas vital pour la prise de conscience planétaire.
La fin du pétrole?
La production de pétrole commencera à décliner dès 2010. Il est temps de songer à de nouvelles sources d’énergie, affirme le géologue britannique Colin Campbell.
Le début de la fin de l'âge du pétrole est à nos portes, affirme Colin Campbell. Élucubration d'un prophète de malheur? Simple réalisme, rétorque ce géologue britannique, qui navigue dans l'industrie pétrolière depuis la fin des années 1950.
Les découvertes de nouveaux gisements déclinent depuis près de 40 ans. Pour Colin Campbell et un nombre grandissant d'experts, il ne fait pas de doute que la production suivra bientôt la même tendance. Le pic de la production mondiale devrait survenir vers 2008. Après quoi, le pétrole, carburant essentiel aux sociétés modernes, deviendra une ressource de plus en plus rare, ce qui sonnera le glas de l'ère de prospérité dans laquelle nous vivons. «Notre manque de préparation est incroyable, quand on pense à l'importance qu'a le pétrole dans nos vies», dit-il.